Signed in as:
filler@godaddy.com
Signed in as:
filler@godaddy.com
Finir l'écriture d'un livre, c'est comme mourir pour de vrai dans un grand brasier et renaître de ses cendres à la fin de tout le cheminement! Comme l'oiseau mythique qu'est le Phénix!
Cet épilogue peut aider, a posteriori, les lecteurs à avoir une meilleure compréhension de l’œuvre. L’épilogue indique aussi la démarche artistique et littéraire, adoptée au cours de la création de l’œuvre de fiction. Le tout est parti des conversations autour d’un repas familial. Nous avons parlé de tant de choses en savourant le repas; la mort, la vie, l’argent, la misère dans le monde et de ce qui tracasse chacun d’entre nous. C’est parti d’une question de ma fille ainée en notre direction, c’est-à-dire, pour moi et ma femme. Où allons-nous et où songeons-nous être dans dix ans? Une bonne question qui nous a menés tour à tour dix ans en arrière et en avant. Beaucoup de choses ont changé dans nos vies en dix ans et, c’est certain, beaucoup de choses vont encore changer d’ici dix ans. Les bonnes comme les moins bonnes. Et c’est de là qu’est venue l’idée de romancer et romanciser notre façon de voir la vie.
Il n’est jamais trop aisé d’être le témoin bien impuissant de la mort lente et programmée d’un pays. Surtout à distance. Mais nous assistons, d’une année à l’autre, à cette vraie mort lente et programmée du pays où nous avons vu le jour et où nous avons grandi. Il y a les faits que nous avons vécus nous-mêmes. Nous étions au centre même de l’enfer tantôt brulant de chaleur, tantôt brulant de froid dans ce pays. Il y a toujours une belle apparence de paradis. Le livre parle donc des faits recoupés et découpés. Mais il y a surtout les faits très difficilement prouvables; même par le meilleur investigateur à Madagascar. Car chercher des preuves y est plus difficile que chercher de l’or. Rien n’y est jamais ce qu’il parait être. Romancer et romanciser sans limite et sans retenue; même souvent de manière maladroite et absurde tout ce que nous portons dans nos cœurs sur ce pays. Ce pays qui n’existe plus certainement depuis très longtemps que dans nos cœurs, nos bibliothèques. Ce pays où nous sommes nés par accident aurait dû s’appeler Absurdistan. La construction d’une nation y est remplie de vices de conception et de défauts de fabrication manifestes. Et cela ne date pas d’hier, mais depuis les premiers peuplements de l’ile. Les problèmes de la construction de la nation ne sont pas les résultats de la colonisation ni du christianisme. C’est à cause de nous-mêmes depuis la nuit des temps.
Créer des personnages afin de pouvoir les projeter tant dans le passé, le présent que l’avenir au gré de la fantaisie de ces faits réels, mais dans une approche fictive. C’est ainsi qu’est né, dans notre imagination débordante axée vers l’avenir, le personnage principal du livre : Amilcar Ramirango. Animateur, organisateur d’évènements, homme d’affaires, franc maçon, apprenti politicien et homosexuel ne pouvant s’assumer ouvertement. Tout le monde le donnait perdant mais il a fait mentir tous ses détracteurs. Le livre parle d’un pays fictif où la sexualité, l’avortement, la franc maçonnerie, les sectes, les inégalités sociales, l’injustice et l’homosexualité sont encore des sujets grandement tabous. Tous les personnages dans ce livre sortent aussi directement de nos imaginaires; surtout, de nos âmes d’exilés dans un monde déjà entré bel et bien dans le troisième millénaire. L’histoire va s’articuler autour de ce personnage principal fictif dont la vie tout aussi fictive est basée sur des faits et intrigues réels dans ce roman. Comme vous l’avez remarqué, il n’y a aucun dialogue du tout dans le livre. C’est voulu, d’abord pour marquer, refléter et accentuer l’absence cruciale de vrais et francs dialogues, autres qu’entre des sourds, dans ce pays. Ensuite, la déformation professionnelle d’ancien journaliste a pris le dessus. Mais, au fond, le journaliste se bute toujours sur les règles premières de ce dur métier : qui, quoi, où, quand et surtout, pourquoi? Faute d’avoir pu répondre, preuves à l’appui des faits, à ces questions cruciales, il s’est résigné d’être un romancier vraiment sur le tard. Tout a un début. Car, Madagascar sombre d’une année à l’autre encore plus profondément dans un vrai enfer manufacturé et alimenté par les bêtises de la politique politicienne. Et ce, sans jamais avoir vécu une seule guerre au cours des soixante dernières années! Par contre, il convient de souligner que le pays vit une guerre civile larvée absurde, ignorée royalement par ses habitants et ses dirigeants. Et, de plus, ce ne sont là que des représentations caricaturales de l’enfer 261; le code pour ce pays avançant d’un pas pour en reculer de trois ou plusieurs autres. Tout cela fait le bonheur des oligarchies qui dirigent Madagascar sans partage et qui s’alternent au pouvoir; bref, une alternance kléptocratique pour mieux abrutir la population et brader les ressources naturelles du pays. Depuis longtemps déjà, ce pays auquel nous pensons encore très fort n’existe plus que dans nos cœurs. Il n’existe plus actuellement que le pays qui n’a rien appris des erreurs du passé. Un pays qui a réussi à répéter perpétuellement ses errements.
Par la force des choses, nous sommes venus nous installer au Canada. Mais avec ce sentiment d’y être venu par accident; quand bien même c’était et c’est toujours un bel accident. Mais, nul n’est capable de faire abstraction de ce qu’on est. On peut essayer, mais c’est une bataille perdue d’avance. C’est une bonne chose que le rêve canadien ne force qui que soit à se débarrasser de ce qu’il ou elle est; encore moins à oublier d’où il ou elle vient. En tout cas et, à ce que nous sachons, nul n’est encore mort d’avoir trop bien rêvé. Nous ne pouvons empêcher qui que ce soit d'haïr ou de salir quelqu'un. Mais nous pouvons choisir de ne pas en être l'instrument. La haine n'engendre que plus de haine. La situation à Madagascar est une preuve sans appel de cela. C'est un cercle très vicieux d'où aucun ne peut du tout sortir vertueux, gagnant et indemne. Il n'y a que la paix durable qui peut engendrer l'amour et l'amour, c'est la vie. La haine, c’est la mort à coup sûr. Tout commence par un rêve, n’est-ce pas? Dans notre cas, ce fût d’abord un grand cauchemar à Madagascar. Le rêve nous est venu plus tard. En notre âme et conscience d’exilés, nous sommes devenus des citoyens du monde et la terre d’asile, notre patrie d’adoption. Voire même, notre terre promise! L’île de Madagascar est restée notre poésie! L’écriture est demeurée notre seule arme et nous ne nous sommes pas du tout gêné de l’utiliser; pour l’amour de notre poésie et les souvenirs de l’ombre de nos morts. Nous avons appris dans la douleur que la solution à la pauvreté, où qu’elle soit, n’est pas avec la richesse matérielle, mais commence, tout simplement, nous en sommes certains, avec la justice impartiale et équitable. Et que c’est une notion déjà universelle. Le vrai développement humain n'est ni une question de hauteur ni une question d'économie et, encore moins, une question d'intérêts de toutes les sortes. C'est toujours et encore seulement une question de cheminement dans la distance et la durée. Cela ne peut venir que de notre propre humanité et d'une paix durable!
Sans aucune exception, les Malagasy sont des victimes collatérales du vice de conception ayant causé de graves défauts de fabrication depuis la genèse de la construction d’une Nation. De nos jours, il y a bien ceux et celles qui ont compris les vrais enjeux. Mais ils ont choisi de rester des victimes consentantes. Ce sont toutes ces absurdités qui nous menés au titre de ce roman. Ce livre est sorti de nos cœurs et de nos humanités pour un monde meilleur! Nous espérons qu’il a trouvé, ne serait-ce qu’une toute petite place, dans les vôtres!
Juste pour se dire au revoir!
Tchao, tchao!
L’auteur et sa tribu
Cette photo a été prise à Majunga en décembre 2004. L'endroit se trouve sur la rue Jules Ferry.
Copyright © 2022 Jean Razafindambo - Tous droits réservés pour tous les pays.
Site propulsé et sécurisé sur le Web par GoDaddy
Nous utilisons des «cookies» pour analyser le trafic sur ce site Web et pour optimiser votre expérience sur le site Web. En acceptant notre utilisation des cookies, vos données seront agrégées de manière anonyme avec toutes les autres données des l'utilisateurs. Nous respectons la confidentialité des renseignements exigée par la loi canadienne.